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mode de travail du futur ? – Les Mins

Écrit par abadmin

Comme plusieurs, mon quotidien au travail a été réinventé du jour au lendemain, laissant place à une version 2.0 où réseaux privés virtuels (VPN) et logiciels de télécommunication font désormais partie de celui-ci. Vous l’aurez compris, je travaille dorénavant de la maison, crise du coronavirus oblige.

Ayant les deux pieds dans cette vague de démocratisation du télétravail, je me suis questionnée sur cette façon de travailler, non pas sur sa faisabilité, mais plutôt sur ses effets positifs et/ou négatifs. Est-ce un mode de travail que nous voudrions, collectivement, adopter pour le futur ? La réponse dans cet article :

  1. Le télétravail et le transport automobile 🚗
  2. Le télétravail et les déplacements actifs 🚶‍♂️🚲
  3. Le télétravail et la demande d’électricité ⚡️
  4. Le télétravail et les appareils électroniques 🖥
  5. Le télétravail et la productivité ⏱
  6. Le télétravail et la santé ❤️
  7. Comment faire du télétravail une réussite ? ✅

1. Le télétravail et le transport automobile 🚗🚙🚕

À premier égard, il semble y avoir un lien entre télétravail et diminution des GES. L’explication va de soi : les gens ne doivent plus se rendre au bureau et laissent leur voiture dans leur stationnement. Assez simple non ? Dans cette optique et considérant notre contexte québécois où le secteur des transports est le plus grand émetteur de GES, le télétravail semble donc être une bonne solution pour diminuer les GES, et donc la pollution. En effet, le nombre de kilomètres parcourus par les travailleurs, d’ailleurs exacerbé par l’étalement urbain, se verrait grandement réduit par le télétravail diminuant ainsi nos émissions au niveau provincial. Une étude semble confirmer cette hypothèse : il a été estimé que le retrait de 20% des travailleurs sur les réseaux routiers mènerait à une diminution de 10% des GES sur une base annuelle. Génial non ?

Pas si vite ! Attention aux effets rebonds… 🎾

Certains spécialistes émettent toutefois un bémol à l’ampleur des effets positifs du télétravail sur l’environnement. Ceux-ci exposent certains effets rebonds du télétravail, qui pourraient ronger les économies (de pollution) générées par ce nouveau mode de travail. Le télétravail mène certainement à une diminution du nombre de kilomètres parcourus chez le télétravailleur. Par contre, cette diminution peut mener à une augmentation du nombre de kilomètres en parallèle chez d’autres personnes.

Teletravail_congestion

Premier effet rebond : la voiture du télétravailleur est désormais disponible aux autres membres de la famille. Ceux-ci auront peut-être le goût de troquer les modes de transports plus verts qu’ils utilisaient pour prendre la voiture maintenant disponible, diminuant ainsi les économies de GES faites par le télétravail.

Deuxième effet rebond : le télétravail libérant de l’espace sur les routes diminue la congestion et rend la circulation plus fluide. Pour ceux qui doivent toujours se rendre au travail physiquement, l’automobile peut ainsi devenir plus rapide et attrayante que les autres modes de transport, diminuant d’une autre façon les effets positifs générés par le télétravail.

Pour l’instant, aucune étude tenant compte de ces effets rebonds n’a été menée au Québec. Ainsi, il est difficile de conclure si le télétravail amènerait une réelle diminution du nombre total de GES du secteur des transports.

2. Le télétravail et les déplacements actifs 🚶‍♂️🚲

Comme mentionné, le télétravail permet de libérer les routes du nombre élevé de travailleurs se déplaçant vers ou de leur lieu de travail. En ces temps de confinement, plusieurs pays ont pris l’initiative d’utiliser ces espaces moins occupés pour y aménager des pistes cyclables et des espaces piétons temporaires.

Et si ces espaces temporaires devenaient permanents par la démocratisation du télétravail ?

En faisant ainsi, il y aurait des mesures incitatives concrètes mises en place pour le vélo et la marche, des transports actifs bénéfiques pour la santé publique, menant à une diminution des coûts du réseau de la santé.  Notons qu’un réseau cyclable sécuritaire et complet est une formule gagnante pour convaincre les gens de la viabilité de se déplacer à vélo. La ville de Vancouver en est un exemple concret !

Teletravail_reseau_cyclable

Un des impacts du développement d’un réseau cyclable et piéton digne de ce nom serait de diminuer la vitesse des automobilistes et de faire baisser le nombre d’accidents de la route, un point fort positif autant sur le plan humain que financier. Un second avantage serait de diminuer les émissions de GES et la pollution de l’air, qui est d’ailleurs reconnue comme venant exacerber les maladies pulmonaires et, dans le contexte actuel, peut-être augmenter le risque de mortalité du COVID-19.

Finalement, il pourrait aussi être intéressant de reconfigurer le réseau routier et autoroutier pour y ajouter plus de transports en commun, que ce soit des voies réservées aux autobus, des lignes de tramway, des trains de banlieue ou même des TGV (trains grande vitesse) qui seraient toutes des alternatives intéressantes et plus écologiques à offrir aux travailleurs pour leurs déplacements.

Somme toute, le télétravail pourrait être un moyen de venir faciliter la transition vers les déplacements actifs et collectifs, mais il faudra, pour se faire, convaincre les décideurs que c’est ce que les citoyens veulent. Voter et s’impliquer sont donc de mise !

3. Le télétravail et la demande d’électricité ⚡️

Les émissions de GES ne proviennent pas seulement des voitures. L’énergie, et plus concrètement l’électricité, peut être une autre source de pollution liée au télétravail. En effet, dans d’autres pays/provinces, l’électricité n’est pas toujours aussi verte qu’ici : 64% de la production électrique mondiale repose sur les énergies fossiles, donc polluantes.

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Mais, quel est le rapport ? Utilisons-nous plus d’électricité en travaillant de la maison qu’au bureau ? Et, même si c’était le cas, n’avons-nous pas l’hydroélectricité au Québec, une source d’énergie sans émissions polluantes ?

En fait, le problème ne réside pas de notre consommation d’électricité au Québec, mais plutôt au niveau global. En effet, par le biais d’Internet et dans le contexte actuel où son utilisation est accrue par le travail en ligne, nous consommons plus d’électricité au global. Une partie de cette électricité est consommée où se trouvent les centres de données (centres qui stockent et traitent l’information), qui, comme nous l’avons mentionné dans l’introduction, ont de fortes chances d’être alimentés par des sources d’énergies fossiles.

Par contre, ce ne sont pas tous ces centres de données qui sont polluants. Par exemple, Facebook possède un centre de données en Suède alimenté à l’hydroélectricité qui gère les requêtes des 310 millions d’utilisateurs européens. Pour son faible coût hydroélectrique et son hiver froid (qui sert de climatisation naturelle et gratuite), le Québec est lui aussi un « paradis pour les centre de données ».

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Le télétravail peut aussi mener à une utilisation accrue d’Internet par l’utilisation de logiciels de communication qui nous permettent de faire des vidéoconférences, étant donné l’incapacité de se parler en personne. Or, le problème est que les vidéos utilisent beaucoup de bande passante : sur les 4% des émissions de GES mondiales qu’émet le secteur du numérique, 80% sont associés à l’utilisation de vidéos. Ainsi, il est fort probable que le travail à la maison mène à une augmentation de la demande en électricité au niveau global par l’utilisation des technologies de communication.

4. Le télétravail et les appareils électroniques  🖥

L’aménagement d’un bureau à la maison peut venir créer un dédoublement d’équipements électroniques. Il peut être tentant de recréer le même environnement qu’au bureau en achetant deux écrans, une souris, un clavier, une imprimante, etc. Certaines personnes, qui utilisaient un ordinateur de bureau, devront demander d’avoir leur propre ordinateur portable pour travailler de la maison. Or, il ne faut pas se leurrer. La production de matériel électronique a des impacts environnementaux énormes, que ce soit par la pollution générée pour l’extraction des métaux rares qui les composent (sans parler des conditions de travail inhumaines dans ces mines) ou par la création de déchets électroniques difficilement recyclages (voire impossible). Ainsi, l’aménagement d’un espace de télétravail est un autre coût environnemental du télétravail qu’il faut tenir en compte lorsque l’on étudie ce mode de travail comme solution d’avenir.

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Pour contrer ces effets négatifs, il serait possible d’opter pour des articles électroniques usagés, de travailler sur son minuscule ordinateur portable (comme mon copain fait déjà depuis plus de deux mois) ou d’utiliser plutôt des espaces de travail collaboratif (coworking), qui permettent de partager différents appareils électroniques selon les besoins, mais aussi de briser l’isolement lié au télétravail. Avec de tels espaces implantés directement dans les quartiers de résidence des travailleurs, cette façon de travailler sera probablement mise de plus en plus de l’avant face au télétravail qui gagne du terrain. Pour notre part, nous ne manquerons pas d’essayer ce concept tout à fait en accord avec notre philosophie minimaliste qui prône le partage des biens publics.

5. Le télétravail et la productivité

Certaines études ont démontré que le télétravail était associé une augmentation de la productivité accompagnée, parfois, d’une amélioration de la qualité du travail. Il semblerait que certaines personnes aient des difficultés à se concentrer au bureau et le fait de travailler de la maison leur permettrait d’éviter ces distractions inhibitrices à l’efficacité. Évidemment, pour ceux qui doivent, en plus de travailler, prendre soin de leurs enfants, le télétravail n’est pas particulièrement efficace en ces temps de crise.

Cependant, une fois le COVID-19 passé,  les employeurs auront intérêt à promouvoir cette façon de travailler dans une optique de performance et d’efficacité. Une formule mixte de télétravail et de travail au bureau s’avérerait l’idéal pour joindre le gain de productivité et éviter les effets néfastes du télétravail au niveau humainsur lesquels nous nous pencherons dans la prochaine partie.

6. Le télétravail et la santé ❤️

D’une part, le télétravail permet de réduire le stress lié à la congestion automobilele temps de déplacement et le temps d’organisation (habillement, maquillage, repas), laissant davantage de temps au télétravailleur pour s’adonner à d’autres activités : relaxation, sport, projets personnels, cuisine, implication sociale, etc. Le télétravail est donc bénéfique d’un point de vue de la santé pour plusieurs acteurs impliqués: 

  • Le travailleur en soi, qui se trouve à être plus heureux, plus disponible pour sa famille, moins stressé et plus en santé
  • L’employeur qui voit ses employés moins stressés, plus productifs et plus créatifs, et qui voit son taux d’absentéisme diminuer
  • La société qui voit baisser ses coûts de santé par l’amélioration de la santé publique et la diminution des accidents de la route

Teletravail_meditation

D’autre part, faire l’éloge du télétravail sur la santé mentale sans y exposer les aspects négatifs serait toutefois hypocrite. Le télétravail n’est pas toujours rose. Il peut mener à :

  • L’isolement social pouvant causer des problèmes de santé mentale
  • L’augmentation des situations difficiles, dans les foyers où il y a de la violence conjugale par exemple
  • Des problèmes de concentration pour les parents s’il y a présence d’enfants en bas âge à la maison
  • Une difficulté à faire une coupure entre le travail et la vie personnelle

 vigilance est donc de mise pour prévenir le moment où ce mode de travail devient néfaste pour la santé mentale (ou, même, la sécurité de la personne). Encore une fois, la formule mixte peut donc être une option à privilégier pour atténuer les effets négatifs du télétravail.

7. Comment faire du télétravail une réussite ?

Comment tirer profit des aspects positifs du télétravail et éviter de tomber dans les pièges de celui-ci ? Faisant maintenant du télétravail depuis huit semaines, voici quelques trucs que j’ai développés pour avoir une vie saine en situation de télétravail :

  • Ne pas travailler en pyjama 🧦 : Il peut paraître bien plaisant de sortir du lit et d’aller directement travailler sauf que se changer en habits normaux permet de se sentir en mode travail plutôt qu’en mode dodo.
  • Prendre des fikas à la suédoise ☕️ : Le cerveau fonctionne mieux lorsqu’il a des pauses mentales puisque sa productivité et sa concentration diminuent avec le temps. Ainsi, une pause-café, ou une fika comme l’appellent les Suédois, est de mise pour égayer la journée et recharger ses batteries mentales. Si possible, prenez-là avec quelqu’un, c’est encore mieux !
  • Se créer un environnement de travail 💡 : Initialement, je m’étais installé un bureau dans ma chambre. Il était alors bien difficile de faire une coupure entre le travail et le temps personnel. La vue de mon ordinateur dans ma chambre me menait toujours à penser au travail. Ainsi, en dédiant une pièce au travail et en ayant un espace de travail adéquat, j’ai pu améliorer mon expérience de télétravail.
  • Appeler ou clavarder avec ses collègues 📞 : Si vous n’avez pas de réunions et que vous êtes souvent seul, restez tout de même en contact avec vos collègues en les appelant ou en leur écrivant pour briser l’isolement social.
  • Faire de l’activité physique 🏃‍♀️ : Depuis le début, je fais du sport juste après la fin de ma journée de travail ce qui me permet de garder une hygiène de vie saine. De plus, une petite course ou une marche le midi peut s’avérer une bonne option pour prendre l’air et faire le plein de vitamine D.

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Pour terminer, le plus surprenant du télétravail est qu’il aura fallu une crise d’envergure mondiale pour le démocratiser. L’essayer à grande échelle nous aura permis de voir ses impacts positifs et négatifs et même de les vivre, nous permettant ainsi d’avoir un meilleur portait de la situation. Je peux maintenant tenter de répondre à la question initialement formulée :

Est-ce un mode de travail que nous voulons voir prendre plus de place à long terme ?

La réponse est très difficile étant donné que l’impact environnemental global du télétravail est inconnu et que ses effets au niveau humain peuvent être autant positifs que négatifs. Plusieurs facteurs composent l’équation complexe à résoudre : distance travail-maison, effets rebonds, appareils électroniques supplémentaires à acheter, situation familiale, etc.  Toutefois, en connaissant mieux les impacts négatifs liés au télétravail, il est possible de les prévenir pour ainsi bénéficier des nombreux aspects positifs qu’il offre. Le télétravail est donc assurément un mode de travail du futur, mais il aura des impacts positifs seulement s’il est encadré de la bonne façon. Bon télétravail !

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