Malgré les avancées récentes concernant l’électrification de nos routes, de nos mers et même de nos cieux, le moteur à combustion interne ne disparaîtra pas de sitôt. Une combustion plus propre et des carburants de transport produits de manière plus durable doivent être développés pour atteindre l’UE cible neutre en carbone d’ici 2050. Le consortium EHLCATHOL cible les marchés de l’automobile et de l’aviation, utilisant ainsi la lignine, un reste des usines de pâte à papier et des bioraffineries, comme matière première.
L’éthanol est de loin le carburant de transport renouvelable le plus consommé dans le monde. Une étude récente d’E4Tech, une société de conseil, prévoit que, rien que dans l’UE, la capacité de production totale d’éthanol cellulosique, une variante produite à partir de biomasse non comestible, dépassera 2 millions de tonnes d’ici 2030. Une telle activité produira nécessairement une quantité comparable de lignine d’hydrolyse enzymatique (EHL). À ce jour, faute de débouchés plus attractifs, la quasi-totalité de l’EHL est brûlée sur place pour le chauffage et l’électricité. La combustion de la matière première dans un moteur à combustion interne produit généralement une augmentation de valeur de 10 fois ou même plus par rapport à la combustion de celle-ci dans un four ou une chaudière. Conscient de cet écart de valeur, EHLCATHOL se propose de convertir l’EHL, au moyen d’un procédé catalytique innovant, en lignine brute,
Le kérosène, le diesel et l’essence représentent respectivement environ 10, 25 et 45% des débouchés pour chacun des 100 millions de barils de pétrole brut consommés chaque jour. Le développement d’alternatives durables pour ces produits pétroliers pourrait donc réduire la demande mondiale de brut jusqu’à 80%, les 20% restants se répartissant plus ou moins équitablement entre les carburants marins et la pétrochimie.
En 2019, la part mondiale de la propulsion électrique dans les véhicules nouvellement vendus n’était que de 2,5% pour les voitures particulières et pratiquement nulle pour les camions et les jets. Reconnaissant que la combustion est là pour durer pour les décennies à venir, l’UE stipule, dans sa directive sur les énergies renouvelables récemment révisée (RED II), que les États membres doivent exiger des fournisseurs de carburant qu’ils fournissent au moins 14% de l’énergie consommée dans le transport routier et ferroviaire. d’ici 2030 en tant qu’énergie renouvelable. Les secteurs aéronautique et maritime sont encouragés à adhérer à ces niveaux, mais ne sont pas soumis jusqu’à présent à une obligation.
Au cours des quatre prochaines années, l’objectif du consortium EHLCATHOL est de valider le concept technique et de constituer des données et des modèles solides pour la commercialisation de la lignine (EHL) comme combustible.
Source: Université Aalto